HISTOIRE

L’emblème de la chirurgie endocrine est un rhinocéros car les glandes parathyroïdes, régulatrices du métabolisme phosphocalcique, furent la dernière découverte de l’anatomie descriptive en 1849 lors de l’autopsie effectuée sur un rhinocéros mort au Zoo de Londres à la recherche de la fameuse glande octroyant à l’animal sa légendaire capacité à s’accoupler pendant plus d’une demi-heure. Sir Richard Owen du Collège Royal des Chirurgiens d’Angleterre découvrit au niveau du cou à côté de la glande thyroïdienne « 4 petites formations jaunâtres à l’endroit où les veines émergent du corps thyroïde ».

Ce n’est finalement qu’en 1925 qu’un chirurgien viennois, Felix Mandl, procéda à l’exérèse du premier adénome parathyroïdien responsable d’une hyperparathyroïdie primaire sur un patient de 37 ans, admis dans sa clinique pour une fracture du fémur avec une hypercalcémie et une ostéite fibrokystique décrite par le Dr Recklinghausen en 1920.

Cette découverte sera confirmée par Ivar Sandström chez l’humain dans les années 1880 et il sera le premier à leur donner le nom de parathyroïdes. Malheureusement, ses recherches seront refusées par de nombreux éditeurs, pour être finalement acceptées et publiées dans une revue locale scandinave.

La fonction des glandes parathyroïdes mit du temps à être élucidée car à cette époque, le rôle de la thyroïde n’était pas encore connu. Gustave Moussu fut le premier, un peu avant 1900, à décrire correctement la différence entre les effets chroniques de l’ablation de la thyroïde créant une hypothyroïdie et les effets aigus, presque immédiats, de l’ablation des parathyroïdes provoquant une hypocalcémie.

 William MacCallum et Carl Voegtlin décrivirent clairement en 1908 la relation entre l’ablation des glandes parathyroïdes et l’hypocalcémie, avec la correction de cette dernière en donnant du calcium.

Actuellement, les grandes évolutions se font au niveau des instruments et des techniques chirurgicales, de moins en moins invasives pour le patient, notamment les techniques d’imagerie par fluorescence depuis 2013. Gageons que l’avenir apportera encore bien des développements utiles à nos patients.

 

Pour en savoir plus sur l’histoire des glandes surrénales.