LES INCIDENTALOMES SURRENALIENS
Les masses surrénaliennes sont peu fréquentes mais leur incidence ne cesse d’augmenter en raison de l’augmentation des examens radiologiques. Les incidentalomes surrénaliens, sont définis comme des masses asymptomatiques de plus de 1cm de découverte fortuite. Elles sont retrouvées dans 1 à 4% des imageries abdominales. 10 à 15% des incidentalomes surrénaliens sont fonctionnels (ils sécrètent une hormone) même si le patient est asymptomatique.
Chaque patient présentant une masse surrénalienne de plus de 1cm ou étant symptomatique d’une éventuelle hypersécrétion hormonale doit être investigué. Les deux questions qui se posent sont : est-ce que la lésion est fonctionnelle ? est-ce que la tumeur est maligne ? Il est essentiel d’exclure la présence d’un phéochromocytome avant de planifier tout geste invasif comme une biopsie ou une chirurgie. 4% des incidentalomes sont des métastases surrénaliennes de cancers d’origine encore non identifiés. 75% des métastases proviennent soit d’un cancer du poumon, du sein ou d’un mélanome. Mais il peut aussi y avoir des métastases surrénaliennes provenant de tumeurs du rein ou du tube digestif.
Le but principal de l’imagerie est de déterminer le caractère malin ou bénin de la masse surrénalienne. Les recommandations actuelles suggèrent d’effectuer en premier un CT-scan abdominal ou une IRM. Une tumeur de moins de 4cm, homogène, présentant une densité faible et riche en lipides peut être considérée comme bénigne et ne nécessite pas d’imagerie complémentaire. Dans le cas contraire, je discuterai en colloque multidisciplinaire avec endocrinologues, radiologues et oncologues, soit d’une imagerie supplémentaire comme un CT-scan dédié, une IRM, un PET-CT, une scintigraphie ou d’un suivi par imagerie dans 6 à 12 mois ou d’une chirurgie d’emblée. Les tumeurs qui grandissent rapidement peuvent nécessiter une résection chirurgicale.